Commémoration 11 novembre 2024
Prise de parole de Henri de LATOUR, maire :
Mesdames, Messieurs, chers concitoyens,
Nous voici réunis en ce jour pour commémorer l'armistice de 1918 qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui nos pensées vont naturellement vers ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté. Nous sommes ici pour honorer leur mémoire, pour nous souvenir de leur sacrifice et pour réaffirmer les valeurs pour lesquelles ils se sont battus.
Dans la boue des tranchées, sous le feu de l'artillerie ennemie, nos poilus ont tenu bon. Ils ont résisté au froid, à la faim,
aux maladies et à la peur omniprésente. Chaque jour était une lutte pour la survie, chaque heure un défi à la mort.
La Première Guerre mondiale a été un conflit d'une ampleur sans précédent : près de 10 millions de morts,
21 millions de blessés, des villes rasées, des champs dévastés et des générations entières marquées à jamais par le
traumatisme du conflit. La France, à elle seule, a perdu 1,4 million de ses enfants laissant derrière eux des veuves, des orphelins et des familles brisées.
C'est dans ce contexte de désolation et d'épuisement général que l'armistice est signée le 11 novembre 1918.
Les gens descendent dans les rues, s'embrassent, pleurent de joie et de soulagement. La paix tant attendue est enfin revenue. L'armistice a marqué la fin des combats, mais pas la fin des souffrances. Les années qui ont suivi ont été marquées par
la difficile reconstruction d'une Europe meurtrie. Il a fallu rebâtir les villes détruites, relancer l'économie et aussi,
tenter de panser les plaies invisibles. Les survivants ont dû apprendre à vivre avec leurs souvenirs, leurs cauchemars et le poids de la culpabilité d’être encore vivant.
En ce jour, nous nous souvenons également de tous ceux qui, depuis 1918, ont continué à se battre pour défendre ces valeurs. Car malheureusement, la "der des ders" n'a pas été la dernière guerre.
Le traité de Versailles, signé en 1919, en imposant de lourdes réparations à l'Allemagne a accentué tensions et frustrations sur un fond de grave crise économique. On assiste alors à la montée des régimes autoritaires. Montée du fascisme avec Hitler et Mussolini, montée du militarisme expansionniste au Japon, montée de l’extrémisme communiste en URSS…
La guerre a mis en pièces l'ordre mondial et la désunion des pays européens face à ces bouleversements a précipité le monde dans une nouvelle guerre.
En ce jour de commémoration, nous ne pouvons ignorer que la paix reste un idéal fragile dans de nombreuses parties du monde : Ukraine, Proche Orient, Sahel à l'Afghanistan, Syrie, Yémen et bien d'autres.
Non l’histoire ne bégaie pas mais commémorer ne suffit pas.
Nous devons aussi agir pour que le sacrifice de nos aînés n'ait pas été vain et se souvenir que face aux inégalités croissantes, face à la perte de confiance dans la démocratie, il n’est pas d’homme providentiel qui sortira une statue de la liberté de son chapeau ! Pourtant malgré les tragédies du passé on voit sortir des urnes des populistes qui divisent en prétendant rassembler, qui sèment la peur et la haine de l’autre, qui haïssent l’esprit critique, l’art libre, l’écologie, et les politiques culturelles créatives…
Cela commence ici dans notre commune. En tissant des liens de paroles et d’écoute, des gestes qui fabriquent du commun, des fronts contre toutes les formes de discrimination et d'intolérance. Jour après jour, il faut nous entraider à ne pas sombrer dans les solutions funestes et construire les fondations d'une paix durable.
Que ce moment de recueillement nous inspire et nous guide dans nos actions quotidiennes.
Vive la République ! Vive la France !