Discours d'Henri de Latour le 8 mai 2014
L'exercice de la démocratie ne va jamais de soi, il exige de nous une ouverture aux autres, une bonne foi dans l’échange, la volonté de dominer intérêts particuliers et ressentiments.
J’ai toujours caressé l’idée qu’à Lasalle, plus qu’ailleurs, nous disposions de cette capacité à vivre en bonne intelligence, et que cet esprit de dialogue, et plus généralement la richesse et la diversité de nos pratiques culturelles, nous protégeaient de certaines dérives.
De ce point de vue, la période électorale a été particulièrement éprouvante, et je forme le vœu, en ce premier discours de mon second mandat, que nous retrouvions la sérénité qui nous permettra de surmonter ensemble les épreuves qui nous attendent.
Car, plus que jamais, c’est dans l’unité que nous trouverons la force de nous forger une vie meilleure.
En ce 8 mai, me reviennent en tête les mots du général de Gaulle : « Voici la victoire. C'est la victoire des Nations Unies et c'est la victoire de la France » à travers ces propos résonne la conviction que c’est la concorde entre les nations qui peut rendre le monde plus sûr et plus fraternel.
Sur notre continent, cette volonté de concorde est devenue réalité ; plus globalement, la grande majorité des pays de la planète semble convenir que le commerce vaut mieux que la guerre.
Ce disant on comprendra bien que je ne verse pas dans l’angélisme ; ceux qui me connaissent savent que je ne partage pas la foi dans le capitalisme libéral qui préside actuellement aux échanges mondiaux, et notamment au fonctionnement de notre Europe politique.
Mais enfin, que cette Europe existe est en soi une belle chose, dont nous devons le principe aux combattants et aux martyrs de la Résistance ; à nous, les citoyens, d’essayer d’en faire ce que nous voulons qu’elle devienne ; il nous faut nous acquitter, quelles que soient nos convictions, de ce devoir élémentaire d’aller voter pour le renouvellement de son parlement. Cette Europe est le prolongement des sacrifices concédés durant la dernière guerre mondiale et tout au long de notre histoire
Soulignons à cette occasion le dangereux double jeu de tous ceux qui dénoncent l’idéal européen, prônent le retour du nationalisme, du repli identitaire, alors même qu’ils espèrent faire un tabac en nombre de sièges et profiter de la manne financière qui l’accompagne. C’est à la fois une question de civisme et de bon sens ; on ne peut laisser les ennemis de l’Europe s’engraisser à ses dépens.
Quant à nous, nous ne nous tromperons pas de combat : nous savons que c’est sur le terrain de la justice et de la solidarité sociale qu’il nous faut continuer à nous engager, sachant que sur ce terrain-là, l’armistice n’est pas prêt d’être signé.