Voeux d'Henri de Latour 2018
L’année écoulée a été riche en évènements et bouleversements.
Au plan local, elle a vu la réalisation de travaux sur lesquels je ne m’étendrai pas, car ils sont connus de tous. Il s’agit :
- des blocs sanitaires du centre de loisirs et de l’école.
- de la réfection du toit et des fenêtres du bâtiment de la mairie
- du renouvellement du mobilier urbain dont la mise en service d’une borne de chargement pour voitures électriques ainsi que l’aménagement du parking derrière « La Casta ».
- d’un programme de réfection de la voierie.
- du renouvellement de matériels techniques dont le véhicule de service du garde
- et le plus important, l’extension du réseau d’eau potable rive droite.
Au niveau national, la représentation par les partis a volé en éclat. Sommes-nous entrés dans une nouvelle ère ? Le temps le dira. Ce qui ne change pas est le regard que portent les technocrates qu’ils soient à Bruxelles ou à Paris sur la ruralité. Leur vision ignore la richesse née d’une incroyable diversité des 36000 communes qui constituent notre pays. Ne pas en tenir compte, toujours aller vers l’agrandissement des territoires, ne fait qu’abandonner le pouvoir politique aux mains des techniciens. C’est ajouter au mal être général.
Naïvement nous pensions que la promesse d’un « nouveau » monde aiderait à tourner la page des politiques brutales.
La pression de l’État sur les collectivités, au nom d’une nécessaire participation à l’effort national contre l’endettement – auquel il n’est bien sûr pas question de se dérober –, nous affaiblit gravement. Par exemple, la dotation de l’État pour notre communauté de communes a été diminuée des 2/3. Soit 175 000€.
Il y a une certaine incohérence, à d’un côté nous pousser à agrandir les territoires, ce qui s’accompagne d’un transfert de compétences vers les communautés de communes, et de l’autre à nous retirer les moyens de les assumer… allez comprendre !
Pour ce qui nous concerne, à Lasalle même, nous ne nous en tirons pas trop mal… jusqu’à présent.
Les paramètres qui servent au calcul de la DGF (dotation de l’état) tiennent compte aussi du dynamisme de la commune : augmentation du nombre d’habitants, quantité de chantiers et de constructions, etc…
C’est pour cette raison que nos investissements sont ciblés. Les trois grands chantiers pour 2018 vont être :
- le renouvellement de l’éclairage public
- l’installation d’un transformateur électrique très puissant derrière le parking de la Casta
- la réhabilitation de la Cure et sa transformation en un centre de formation et de création.
S’agissant du renouvellement de l’éclairage public, rappelons qu’il y a un peu plus d’un an, une campagne a été lancée par le parc national de Cévennes pour la création d’une réserve internationale de ciel étoilé. Cette proposition nous a conduits à réfléchir sur la maîtrise de nos dépenses en électricité. Deux villages étaient sélectionnables pour une expérimentation gratuite. Nous avons rapidement fait savoir que nous étions intéressés, et au printemps, notre candidature a été retenue avec celle de Cendras. C’est une opération entièrement gratuite pour la commune, par le transfert de la compétence « éclairage public » au SMEG (syndicat mixte d’électricité du Gard) qui prend tout à sa charge. Nous allons donc remplacer les 291 points lumineux du village par un matériel récent (des leds) grâce auquel nous aurons la possibilité de programmer la puissance de l’éclairage. Cette opération permet une économie de 20 000€ par an sur la facture. Je vous signale que nous organisons une réunion publique fin janvier pour informer sur ces travaux.
Économie encore : jusqu’à présent nous étions fournis en électricité par le transformateur d’Anduze. La distance en faisait un facteur peu favorable à la stabilité de notre approvisionnement et à celui des communes de la vallée borgne. ENEDIS, qui a pris la relève d’EDF, installe un transformateur très important à Lasalle. Installation qui s’accompagne d’un enfouissement des lignes. Cela ne nous coûte rien. Les travaux ont commencé en automne dernier et sont prévus pour 14 mois, donc jusqu’à la fin de l’année.
Année qui verra donc aussi l’aménagement des bâtiments de la Cure.
En 2008, lors de la première élection de cette équipe, nous avons proposé de développer la commune par la culture. Nous en récoltons les fruits aujourd’hui.
La médiathèque de Lasalle est devenue la tête de pont du développement de la lecture sur tout notre territoire. J’en profite pour saluer la venue en ses locaux du nouveau responsable, William Gosselin, maintenant salarié de la communauté de communes. Nous le connaissons déjà puisqu’il avait un pied à Lasalle avec une association de films d’animation.
Les deux festivals piliers de ce développement ont pris une envergure nationale et internationale. Le festival de films documentaire s’appelle désormais DOC-Cévennes et prolonge son action jusqu’en Lozère et sur l’ensemble de notre territoire, avec des diffusions mensuelles, tout au long de l’année. La reconduction, dans nos murs, d’un stage des ateliers Varan s’inscrit dans la logique de ce rayonnement.
Vivalto, festival de musique classique, agrandit aussi son champ d’action sur ce même territoire.
Chacun dans son domaine développe des formations de grande qualité depuis trois ans. Elles attirent un public qui vient du monde entier, avec une très forte proportion de jeunes adultes. Mais notre ambition est d’intéresser tous les publics. Nous voulons que nos enfants puissent apprendre à jouer de la musique et faire du cinéma à l’école. Et s’ils le désirent ils pourront poursuivre ces formations, ici même, à Lasalle, jusqu’à la professionnalisation.
C’est dans cet esprit que Vivalto proposera dès la rentrée prochaine un éveil à la musique, à travers l’apprentissage de trois instruments : l’euphonium, le saxophone et la clarinette. Dans leurs registres respectifs, grave, médium et aigu, ils constituent le cœur d’un orchestre à vent. Cette structure sera opérante dans le cadre d’une pratique musicale fondée sur l’orchestre à l’école. Elle s’adressera aux élèves de Lasalle et de quatre autres communes du territoire.
De son côté DOC-Cévennes produit tous les ans depuis déjà 10 ans un film avec les écoliers ; nous souhaitons franchir un nouveau cap, en donnant aux enfants la capacité de devenir réalisateurs.
De par ces activités, notre village s’est forgé une belle identité de centre culturel, au service des habitants de notre territoire.
Il manquait un lieu où centraliser toutes ces activités. C’est maintenant chose faite. Grâce au contrat de ruralité, la cure deviendra en 2018 un lieu d’accueil et de formation pour le cinéma et la musique. Ce projet est financé à 90% grâce au Pôle d’Équilibre Territorial et Rural, nouvelle instance qui réunit deux communautés de communes, Causse-Aigoual-Cévennes et le Viganais.
Cette image de dynamisme et de partage est portée par l’ensemble de nos concitoyens. Si nous en sommes là aujourd’hui c’est grâce à la vitalité de toutes les associations. Nous le devons aux bénévoles, aux sportifs, aux artistes, à tout ce monde qui bouge et entreprend.
J’en veux pour preuve l’arrivée de notre nouveau comité des fêtes qui organisera et participera aux fêtes et animations importantes du village. Trente et une personnes, toutes générations confondues, qui s’organisent de manière équilibrée. Le Président est Stéphane Duval en binôme avec Jean-Philippe Thérond, le secrétaire est Enzo Robert en binôme avec Philippe André et Léo Ariza pour adjoint et enfin le trésorier est Léonore Bonzon en binôme avec René Floutier et Jean-Daniel Thérond en adjoint. Bienvenue et merci d’avance à cette nouvelle équipe.
Grâce à cet état d’esprit, dans un contexte où l’argent se raréfie et où les dotations et aides diverses aux collectivités sont en constante diminution, notre commune de Lasalle a toujours pu maintenir un niveau élevé de services rendus aux habitants :
- un centre communal d’actions sociales.
- des services périscolaires complets (garderies matin et soir et restauration scolaire),
- d’importants services rendus aux associations par la régie de coordination et plus de 25 000 euros de subventions annuelles,
- une régie municipale de l’eau qui protège les usagers d’un prix trop élevé.
- le maintien sur place des soins médicaux grâce à la construction de la Maison de Santé,
- la crèche de 20 places et son multi-accueil,
- le centre de loisirs ouvert tout au long de l’année,
- l’accès à la médiathèque,
- l’accès à la Maison des Services au Public.
Voilà pour l’institutionnel ; mais il est d’autres cadres où la participation directe de l’ensemble des citoyens est souhaitable et nécessaire.
Ce fut le cas en avril dernier : suite à une série de déprédations dont la nature mettait à mal l’idée que nous nous faisons du « vivre ensemble », une réunion publique a été organisée par un collectif d'habitants, d'associations et la Mairie. 150 personnes se sont réunies créant ainsi un espace d'expression et d'écoute mutuelle. 2 sessions d’ateliers participatifs (16 sept. et 8 décembre) ont permis de prolonger et approfondir ces réflexions.
Voilà qui est intelligent et salutaire ; il est des circonstances qui nous mettent face à un paradoxe. Entre, d’un côté la demande qui nous est faite de mener des actions concrètes notamment dans le domaine de la communication, et d’un autre côté la réserve (voire la défiance) posée face aux actions municipales.
J’’espère, en tout cas, me faire l’interprète de l’opinion générale en remerciant les femmes et les hommes qui œuvrent au quotidien pour nous protéger. Je veux parler de la gendarmerie, et souhaiter la bienvenue au Major Maury et par là remercier toute son équipe qui nous rassure et veille sur nous.
Rendre la vie agréable est aussi le rôle des employés de la commune. Ils sont le meilleur lien entre nos concitoyens et les réalités techniques et administratives. Ils apportent de la qualité à leur travail et créent de la solidarité avec les habitants. Qu’ils en soient ici remerciés.
Je terminerai en exprimant ma reconnaissance aux élus de mon équipe, qui dans leur grande majorité m’apportent un concours aussi chaleureux qu’efficace.
Pour conclure, je pense que nous avons souvent tort de voir l’avenir de manière pessimiste. Pour sortir gagnants de toutes les épreuves qui nous attendent, nous devons être fiers de ce que nous sommes. Garder la tête haute, forts de nos convictions humanistes, sûrs de mener le seul combat qui vaille contre les clivages qui ne produisent que de la violence et de la haine.
Bonne année à toutes et à tous !